
D'un 4ème à l'autre de MAXIME CHOCHON
Maxime Chochon n’arrive pas seul au 4ème étage. Il est accompagné des ânes. Peut-être ne font-ils qu’un, comme l’onocentaure, cette créature mythologique que l’on prenait pour un démon. Dans l’imagerie populaire l’âne reste cet animal têtu et borné, c’est pourquoi on affublait les mauvais élèves d’un bonnet portant son nom. Pourtant, avant de mal le considérer, l’âne était reconnu pour son intelligence. Si on a dit qu’il n’en faisait qu’à sa tête c’est surtout qu’il n’a jamais obéi bêtement à des ordres pouvant le mettre en danger. L’âne ne s’engage que là où il est sûr de pouvoir s’en sortir. Cette figure du “libre penseur”, Maxime Chochon s’en inspire pour expliquer sa propre démarche. Les représentations énigmatiques qu’il dessine mélangent les références, les jeux de mot, les traits d’esprits et les calembours visuels pour élaborer une théorie visuelle, celle de l’âne-artiste. Voyons alors cette idée comme une attitude neutre, celle d’un « contemplateur ». Un regard irrémédiablement tourné vers la poésie de l’instant ; vers une beauté qui, comme aime le dire l’artiste, doit rester assez modeste pour nous faire comprendre qu’elle préexistait à son apparition. Finalement, cette préoccupation animale que l’on voudrait à la fois extra-littéraire, extra-poétique et extra-artistique ; aide à penser l’art comme moyen et non plus comme un but. Voilà une raison de plus pour énerver ceux qui se veulent professeurs.





